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Présentation de la scie japonaise


C’est certainement la scie japonaise qui représente le mieux les différences de conception entre un outillage japonais et un outillage européen traditionnel. La forme générale, l’utilisation, la qualité et l’esthétique sont particulières et nous vous proposons de vous les résumer.
 
1. Le sens de la denture
Contrairement à celle des scies conventionnelles, la denture de la scie japonaise est orientée vers l’arrière, en direction du manche. Cette particularité permet à l’opérateur de scier en tirant et non en poussant. Cette inversion du sens de coupe offre deux avantages majeurs :
a. L’effort du sciage : il s'effectue en traction et non pas en poussée. L’expérience prouve que la fatigue qui en résulte pour l’opérateur est moins importante.
b. La tension de la lame : la scie japonaise étant utilisée en traction, la lame de scie est mise en tension lorsque l’opérateur exerce son effort. La tension de la lame empêche tout risque de torsion, même en utilisant des scies très fines.
 
2. La forme de la denture
On rencontre deux grands types de denture : la denture triangulaire et la denture trapézoïdale.
a. Denture triangulaire : elle est utilisée pour le sciage du bois de fil. Très souvent, le pas de denture est progressif, augmentant régulièrement du manche vers l’extrémité de la lame de scie. Le petit pas, côté manche, permet d’amorcer le sciage sans effort.
b. Denture trapézoïdale : c’est la plus courante pour les scies japonaises. Chaque dent est affûtée sur 3
côtés, alternativement à droite et à gauche. Le biseau d’extrémité à pour rôle de couper en pénétrant dans le bois, alors que les 2 biseaux de côté arasent les bords de la coupe en avant et en arrière. Cette denture a une efficacité exceptionnelle dans tous les bois tendres ou durs et offre une qualité de coupe parfaite.
 
3. La forme de l’avoyage
Pour les scies comportant un avoyage, celui-ci a une forme très allongée, légèrement courbe. D’une façon générale, il est beaucoup moins important que celui des scies conventionnelles, car l’évacuation du bois se fait essentiellement par le centre de la denture. Cette particularité améliore le guidage vertical de la lame en cours de sciage et réalise un trait de sciage plus fin.
L’épaisseur de la lame : elle est moins importante que celle d’une scie classique, conséquence des différentes caractéristiques précédemment énumérées. Grâce au sciage en tirant, même les lames de quelques dixièmes de millimètre d’épaisseur ne poseront aucun problème, ni de gauchissement, ni de coincement.
 
4. Le manche
Il est de section ovale et d’une longueur comprise entre 100 et 300 mm, selon le type de scie. Il est souvent recouvert d’un paillage, assurant une prise en main agréable et une bonne adhérence. Il présente une forme très différente des poignées de nos scies européennes, mais son ergonomie correspond très bien à l’utilisation des scies japonaises. Son aspect un peu surprenant, contribue à une esthétique générale originale.
La fixation de la lame : sur les scies d'usage courant, le manche comporte un système d’encliquetage mécanique, permettant de changer facilement la lame. Deux ou trois chocs secs sur l’extrémité de celle-ci permettent son démontage et deux ou trois chocs identiques sur la partie métallique de l’encliquetage suffisent pour son remontage. Cette possibilité de montage rapide permet de remplacer une lame en cours de travail et facilite aussi le rangement et le transport de la scie. Pour les lames à denture très fine, on envisage quelquefois le remplacement pour éviter un réaffûtage fastidieux.
 
5. Affûtage
Bien qu’il puisse a priori paraître difficile, il est néanmoins réalisable sans problème. Il faut se procurer une lime spéciale dont le profil correspond