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Faire des mortaises à la main ou à la machine : quelle méthode choisir ?

Dans tout atelier de menuiserie ou d’ébénisterie, qu’il soit amateur ou professionnel, la réalisation de mortaises est un passage incontournable. Cet usinage, destiné à accueillir un tenon, est l’un des piliers de l’assemblage bois traditionnel. Mais une question revient souvent : faut-il les faire à la main ou à la machine ?

Il n’existe pas de réponse universelle. Le choix dépend avant tout de l’équipement disponible, du type de projet, de la précision attendue, du volume à produire… et parfois, tout simplement, de vos préférences personnelles.

Dans cet article, nous explorons les principales méthodes de réalisation des mortaises, leurs avantages, leurs limites, et quelques conseils pour les réussir, quel que soit l’outil utilisé.

Les différentes méthodes pour faire une mortaise

1. La mortaiseuse stationnaire : la reine des ateliers pros

C’est la méthode la plus rapide et régulière pour produire en série des mortaises nettes et précises. Les grands ateliers y réservent souvent un espace dédié.

Avantages :
  • Rapide
  • Répétabilité parfaite
  • Idéale pour les grandes séries
Inconvénients :
  • Encombrante
  • Coûteuse
  • Peu adaptée aux petits ateliers ou aux pièces uniques
2. La défonceuse : précision et polyvalence

Pour les ateliers plus modestes ou les bricoleurs expérimentés, la défonceuse est une alternative redoutablement efficace. Bien réglée, elle permet d’obtenir des mortaises aux parois parfaitement droites, prêtes à recevoir des tenons ou à être ajustées à la main.

Avantages :
  • Très bon rendu visuel
  • Parois impeccables
  • Idéale pour les assemblages visibles
Inconvénients :
  • Réglage délicat
  • Requiert gabarits ou accessoires pour éviter les basculements
  • Les angles doivent être finis au ciseau
Astuce : Utilisez une pièce de la même largeur que votre pièce principale comme support pour élargir l’assise de la défonceuse et éviter qu’elle ne bascule.

3. Le système Domino : la méthode moderne et rapide

Le système Domino de Festool, très prisé dans les ateliers professionnels, permet de créer des mortaises à bords arrondis, dans lesquelles viendront s’insérer des faux-tenons préfabriqués, avec une grande précision.

Avantages :
  • Très rapide
  • Grande solidité des assemblages
  • Très utilisé dans la fabrication contemporaine
Inconvénients :
  • Coût élevé de la machine
  • Moins esthétique pour les assemblages visibles
  • Assemblage non traditionnel
4. La méthode perceuse + ciseaux : un compromis efficace
Une autre méthode hybride consiste à pré-percer la mortaise à la perceuse à colonne ou à la perceuse manuelle avec une mèche Forstner, puis à nettoyer et affiner les contours au ciseau.

Avantages :
  • Technique rapide pour petites séries
  • Ne nécessite pas de machine dédiée
  • Bon compromis entre artisanat et efficacité
Inconvénients :
  • Moins précis qu'une défonceuse
  • Lignes d’épaulement à finir à la main
  • Risque de décalage si la mèche dérive
Laissez toujours une marge de sécurité avant la ligne d'épaulement que vous viendrez rectifier au ciseau.

5. À la main : la méthode artisanale par excellence

Tailler une mortaise à la main, au ciseau et au maillet, est une compétence fondamentale en menuiserie. Elle demande un peu de pratique, mais offre un contrôle inégalé, en particulier pour les pièces uniques ou les restaurations.

Avantages :
  • Pas de machine nécessaire
  • Grand contrôle de l’usinage
  • Valorisation du geste artisanal
Inconvénients :
  • Plus lent
  • Requiert des outils bien affûtés et un bon coup de main
  • Moins régulier sans gabarits
Technique manuelle en bref :
  • Fixez la pièce au plus près du pied d’établi pour la stabilité.
  • Tracez votre mortaise avec précision.
  • Créez une rainure de départ sur 1-2 mm pour guider le ciseau.
  • Enfoncez progressivement, en laissant 2-3 mm de marge aux extrémités pour éviter d’éclater les bords.
  • Faites les finitions à la ligne d’épaulement pour un résultat propre.
Ne négligez pas l’affûtage ! Un bon ciseau bien affûté fait toute la différence.

Alors, à la main ou à la machine ?
  • Nos conseils pour des mortaises parfaites, quelle que soit la méthode :
  • Tracez précisément vos lignes avec un trusquin ou un couteau à bois.
  • Travaillez toujours en pleine lumière, avec une vue directe sur la lame ou l’outil.
  • Faites toujours un test sur une chute avant de tailler sur la pièce finale.
  • Utilisez des gabarits ou guides si vous opérez à la défonceuse.
  • Portez des EPI (lunettes, protections auditives) lorsque vous utilisez des machines.
En conclusion

Qu’il s’agisse de la méthode traditionnelle au ciseau ou d’une technique moderne à la défonceuse ou au Domino, la réussite d’une mortaise dépend moins de l’outil que de la maîtrise du geste. Apprendre les deux approches vous donne la liberté d’adapter votre pratique au projet, à votre atelier… et à votre style !

Vous débutez ? Commencez à la main pour comprendre les principes.
Vous produisez en série ? Passez à la machine pour gagner du temps.
Vous restaurez un meuble ? Optez pour la méthode douce et précise au ciseau.
Rédigé le  19 mai 2025 17:11 dans Techniques  -  Lien permanent

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