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Système de creusage Bordet et profileur Guilloux

La société Bordet a toujours fait preuve d'innovation et a créé un certain nombre d'outils : le porte-outil vibrant, un étau de sculpture, plus récemment le guide chantournage Cobra. Il y a quelques années Bordet inventait le système de creusage Bordet qui pouvait être complété par le profileur de Daniel GUILLOUX. Ce système n'est plus fabriqué désormais mais cela valait la peine de s'en souvenir !

SYSTEME DE CREUSAGE BORDET


Le système de creusage Bordet était un dispositif d'assistance au tournage. Il permettait au tourneur de réaliser tous les mouvements nécessaires identiques à ceux réalisés à la main, mais avec un guidage et un maintien sécurisés. 

Tous les efforts de coupe de l'outil étaient supportés par le coulisseau et son système de guidage, sans que le tourneur subisse la moindre contrainte ni le moindre effort. Le guidage sur roulements offrait une souplesse de déplacement exceptionnelle quelles que soient les conditions du tournage. Le tourneur retrouvait ainsi une liberté maximale et une précision de travail inégalée. La robustesse du dispositif garantissait une sécurité tota­le, quels que soient le diamètre et la profondeur du creusage. 

La course du coulisseau permettait un creusage sur 400 mm de profondeur sur bois vert ou sec. La pièce pouvait être tournée en bois de bout ou de fil. 

Le système de creusage Bordet n'était pas uniquement destiné aux tourneurs profes­sionnels ou très expérimentés car le tourneur débutant ou amateur est confronté très vite aux nombreuses difficultés du creusage. En effet, le creusage s'avère délicat car l'outil doit toujours travailler en porte-à-faux (loin du porte-outil), nécessitant de la part du tourneur une tenue ferme et robuste. De plus, il faut être capable de conserver le bon angle d'attaque, de maîtriser la forme de la pièce et de ne pas se laisser surprendre par une attaque trop importante occasion­née par un nœud par exemple (plantage). Tout ceci doit être exécuté en sachant que l'outil sera peu visible, caché en permanence par les copeaux. Néanmoins, le creusage permet de réaliser de nombreuses pièces (vase, bol, coupe etc.) et son apprentissage est incontournable mais malheureusement difficile. 

L'objectif principal de l'outil de creusage Bordet était de permettre de réaliser tou­tes ces opérations en toute sécurité et avec facilité. Avec lui un tourneur débutant était en mesure de réaliser un creusage parfait en quelques minutes de pratique. Petites ou grosses pièces pouvaient être exécutées avec la même facilité. Pour les grosses pièces, la possibilité de les creuser dépendait, bien sûr, du tour qui devait être suffisamment robuste et puissant. 

Conçu et fabriqué par la société Bordet, ce dispositif comprenait :
  • La semelle : placée directement sur le banc du tour à l'aide d'une fixation rapide 1/4 de tour et d'un écrou. Réalisée en acier de forte épaisseur, elle garantissait une stabilité parfaite à l'ensemble sans aucun risque de vibration. Elle permettait de placer l'ou­til par rapport à la pièce et à la longueur de creusage à effectuer.  
  • Le bras mobile : maintenu par la semelle sur un axe en acier 0 30 mm, il pivotait librement sur 360°, une manette permet son blocage. Une butée, à régler au premier montage, garantissait ensuite le positionnement précis de l'outil par rapport à la hauteur d'axe du tour. Ce dispositif permet un démontage rapide. 
  • Le coulisseau : il pivotait librement autour du bras mobile et se déplaçait sans aucun effort d'avant en arrière sur une longueur de 400 mm. Un dispositif de guidage sur rou­lements à billes assurait un mouvement souple et très précis. Un réglage micrométrique des roulements permettait un guidage sans jeu. Tous les efforts de coupe de l'outil étaient supportés pour le plus grand confort du tourneur. Un capot de protection protègeait le mécanisme des projections de copeaux et il offrait une surface d'appui confortable pour l'avant-bras du tourneur. 
  • L'outil de coupe : réalisé en acier 0 25 mm, longueur totale 600 mm. Il se fixait à l'extrémité du coulisseau avec une longueur de sortie réglable. Il pouvait tourner sur lui-même pour réaliser un réglage optimal de l'angle de coupe. À la fin de chaque utilisa­tion, l'outil pouvait être rentré à l'intérieur du coulisseau, ce qui limitait l'encombrement et facilitait le rangement. 
  • La plaquette de coupe : réalisée en HSS de qualité supérieure, elle était fixée à l'extrémité de l'outil par une vis à six pans. Sa position était variable pour obtenir des cou­pes différentes en fonction du profil de creusage à réaliser. 
  • Le support d'outil : conçu spécialement pour le dispositif de creusage Bordet, il se fixait sur le support du tour. Une bague, sur l'axe de fixation, permettait de retrouver le réglable correspondant à la hauteur d'axe du tour. La section importante en acier, éliminait les vibrations de l'outil, même au plus profond du creusage. Deux butées à droite et à gau­che indiquaient au tourneur les limites d'appui de l'outil. 
PROFILEUR DANIEL GUILLOUX


Inventé par le tourneur français Daniel Guilloux, le profileur était le complément parfait du système de creusage Bordet !

Le principe innovant du profileur Guilloux permettait de réaliser le creusage intérieur d'une pièce selon une forme découpée préalablement sur un gabarit en bois. 

Normalement, le creusage intérieur d'une pièce se réalise en fonction de la forme extérieure déjà tournée. Le profileur garantissait une maîtrise parfaite des formes et des diamètres. C'est le seul dispositif qui permettait le tournage de pièces très fines sans vibration et sans risque, avec une finition parfaite. Le creusage s'effectuait de préférence avant le profila­ge, pour laisser à la pièce sa masse extérieure complète, ce qui lui conservait toute sa rigidité. 

Une fois le creusage terminé, le profilage extérieur se réalisait par transparence à la lumière dans le cas de pièces fines sur du bois vert, ou à l'aide d'un compas d'épais­seur sur du bois sec ou du bois vert de forte épaisseur. 

Ce dispositif comprenait :
  • La colonne support : réalisée en tubes d'acier, elle se plaçait sur le banc du tour au plus près de la poupée fixe. Un levier 1/4 de tour et un écrou de blocage assuraient sa fixation rapide et stable. Le tube vertical était réglable selon la hauteur de pointe du tour utilisé. 
  • Le support gabarit : deux bras coulissants permettaient de positionner le gabarit selon le diamètre et la profondeur du creusage. Une plaque percée de 3 trous filetés tenait le gabarit de copiage. Un troisième bras permettait de placer le gabarit en position de creu­sage frontal (une coupe par exemple). 
  • Le bras palpeur : il se fixait sur la poignée du coulisseau à l'aide d'une vis permettant d'aligner verticalement le palpeur et la plaquette de coupe. 
  • Le palpeur : il était fixé sur un bras télescopique assurant ainsi le réglage de la sortie de l'outil de coupe. 

Rédigé le  23 juin 2025 16:58 dans Outils  -  Lien permanent

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